Les exportations américaines de blé en baisse

La chute des exportations américaines de blé se poursuit dans une crise grave. Le site web de l'US Wheat Associates (USW) fait état d'une baisse de l'offre exportable jusqu'en octobre 2022.

Les États-Unis s'attendent à clôturer l'année avec une exportation de 33,5 millions de tonnes métriques. C'est 7% de moins que ce qui a été exporté entre 2021 et début 2022.

La situation se complique si l'on analyse cette situation en perspective, car par rapport aux cinq dernières années, les États-Unis ont produit 28% de moins.

Les facteurs qui ont précipité cette chute

Les facteurs à l'origine de cette chute sont multiples. À commencer par les mauvaises conditions météorologiques, les grèves ferroviaires et la pression mondiale sur l'industrie céréalière en raison des pénuries causées par la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Deux pays qui sont dans le commerce du blé.

En septembre 2022, la production de blé était estimée à 44,9 millions de tonnes métriques. Une projection faible, si l'on se souvient que la moyenne des cinq dernières années était de 48,8 millions de tonnes métriques.

Considérant que l'Ukraine et la Russie étaient une partie importante de l'industrie du blé. Il est utile de savoir comment fonctionne le marché du blé dans le monde.

Classement des producteurs de blé vendant du blé au monde entier

Selon le rapport réalisé par le département américain de l'agriculture (USDA) en 2016, sur le classement des producteurs de blé dans le panorama mondial, l'Union européenne, est le principal producteur.

Dans ce classement, elle est suivie par la Russie, le Canada et, en quatrième position, par les États-Unis. Viennent ensuite l'Ukraine, l'Australie et l'Argentine.

L'UE a exporté entre 33 millions de tonnes et 9 millions de tonnes de blé vers des pays comme l'Algérie, l'Égypte, l'Iran, la Jordanie et la Turquie.

Mais les choses ont changé.  Depuis le début de la guerre avec l'Ukraine, le marché du blé a été durement touché car l'Ukraine est un important fournisseur de l'Europe et des États-Unis. 

Auparavant, les États-Unis devaient acheter du blé au Canada et à d'autres pays de premier rang pour satisfaire leur demande intérieure. Aujourd'hui, la situation est plus tendue à cause de cette crise agricole. 

Fin octobre, le gouvernement russe dirigé par Vladimir Poutine a suspendu les exportations de blé vers l'Ukraine, soupçonnant un boycott dans les zones de débarquement. À ce stade de l'année, Poutine ne bouge pas sur la guerre.

Comment la baisse des exportations de blé affectera-t-elle la concurrence agricole ? 

Selon le dernier rapport de US Wheat Associates, en juin 2022, le prix du boisseau (25,4 kilos) de blé a atteint 6,62 dollars. C'est un record pour l'année. Et les choses ne s'arrangent pas. Il s'agit des augmentations jusqu'au 4 novembre 2022 :

• Le prix du blé rouge a augmenté de 18 cents pour atteindre 8,74 $/bu.
• Le blé de force rouge d'hiver (HRW) a augmenté de 28 cents à 9,53 $/bu.
• MGE (HRS) a augmenté de 9 cents pour clôturer à 9,54 $/bu.
• Le maïs CBOT a augmenté de 1 cent à 6,81 $/bu.
• Le soja du CBOT augmentera de 64 cents à 14,51 $/bu.

Mais pourquoi la chute des exportations de blé s'est-elle aggravée ? Dernier coup dur de la crise : début novembre 2022, la Russie a annoncé son retrait de l'accord sur les "céréales de la mer Noire", mais s'est rapidement rétractée, entraînant une poursuite de la hausse des prix.

Et l'inquiétude grandit aux États-Unis, car ils ne peuvent pas répondre à la demande. Et nous savons déjà que les Américains sont actuellement incapables de satisfaire même leur demande intérieure.

La crise a affecté le secteur à tel point que la FAO a dû faire une déclaration à ce sujet et a demandé l'achat de ce produit aux pays d'Amérique du Sud. Il ne reste plus qu'à attendre que les choses évoluent favorablement.